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 Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ

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soso83

Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ Admini11
soso83


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MessageSujet: Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ   Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ EmptyVen 18 Déc 2009 - 12:00

Citation :
Nutrition et alimentation des poissons


Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ P10102513li
Distribution d'artémias chez Simon (Photo Schermack)


Introduction

Une formulation efficace de l’aliment passe par une bonne connaissance des besoins nutritionnels des poissons. Si la nutrition des animaux terrestres est une discipline bien connue, la nutrition et l’alimentation des poissons n’ont fait l’objet d’études que depuis l’intensification de l’aquaculture, il y a une vingtaine d’années, et les connaissances sont bien moins avancées. Si les premiers poissons élevés en bassins étaient nourris avec des aliments naturels, le besoin en aliments formulés s’est très vite fait sentir pour optimiser les performances de croissance et l’efficacité de l’aliment.
Les salmonidés et certains poissons d’eau douce comme la carpe ont fait l’objet de la plupart des études de détermination des besoins alimentaires, tandis que les poissons marins sont encore peu représentés dans la bibliographie. Les références concernant les poissons d’ornement restent, quant à elles, anecdotiques. Pannevis et Earle (1993, 1994) ont mené quelques études sur des espèces ornementales. Plus récemment, l’équipe de Chong a conduit plusieurs travaux sur le discus (voir le chapitre bibliographie plus bas).
Ceux menés chez le poisson ont montré qu’il existait des différences interspécifiques significatives quant aux exigences nutritionnelles des espèces de poissons, en particulier concernant le taux de protéines et la faculté d’utiliser efficacement certains nutriments comme source d’énergie. Ceci peut être expliqué par la diversité de leurs habitats et conditions de vie. Il est donc peu évident d’extrapoler d’une espèce à l’autre.

Les chapitres qui suivent résument les bases de la nutrition et de l’alimentation des poissons. Certains thèmes relatifs au métabolisme et catabolisme des nutriments ou à la physiologie digestive n’ont pas été abordés pour ne pas rendre l’article indigeste. L’objectif de cet article est de permettre à l’éleveur amateur de mieux comprendre les principes de formulation des aliments et de gérer l’alimentation des poissons de manière plus logique, en tenant compte de leurs besoins nutritionnels.

En espérant vous éclairer sur l’importance de la nutrition et de la bonne gestion de l’alimentation dans la conduite d’un élevage de poissons, nous vous souhaitons une bonne lecture.


Nutrition et besoins alimentaires

Energie

Les poissons sont ectothermes, à l’opposé des animaux terrestres, qui sont homéothermes. Ils n’ont donc pas à réguler leur température interne, par conséquent, leurs besoins énergétiques sont plus faibles.
D’autres particularités leur permettent d’avoir de faibles besoins:
- ils n’ont pas à lutter contre l’apesanteur
- leur stratégie d’excrétion des produits du catabolisme azoté (ammoniotélie contre uréotélie chez les mammifères par exemple) est également peu coûteuse en énergie. Ceci explique que le besoin d’entretien (besoin nécessaire pour maintenir un poids constant) est très faible et que la dépense énergétique d’un poisson à jeun soit 10 à 30 fois plus faible que celle d’un mammifère.
Les besoins énergétiques sont fortement dépendant de l’état du poisson (taille, espèce...) et de son environnement, notamment de la température. Ceux des poissons d’eau chaude sont plus importants que ceux de leurs voisins d’eau froide. De la même façon, ces besoins diminueront, en proportion, au fur et à mesure de la croissance.

Protéines

Dans des conditions naturelles, les poissons élevés en aquaculture ont un besoin alimentaire en protéines très élevé. Les acides aminés qu’ils soient d’origine alimentaire ou synthétisés de novo sont impliqués dans de nombreuses voies métaboliques d’où l’importance de l’apport azoté par l’aliment. Ils servent à la synthèse de protéines et de nombreux composés azotés tels que les nucléotides, les amines, etc… Certains acides aminés semblent également avoir un rôle secrétagogue important (ex : arginine/hormone de croissance). Ils sont également impliqués au niveau du métabolisme intermédiaire en tant que source de carbone et surtout peuvent être oxydés à des fins énergétiques. Les poissons montrent une faculté remarquable à utiliser les protéines alimentaires comme source d’énergie. Ainsi, l’oxydation des substances azotées peut-elle fournir de 41% à 85% des besoins énergétiques du poisson.
En aquaculture, les protéines représentent un des macro nutriments le plus important de l’aliment. Le besoin alimentaire qualitatif pour les 10 acides aminés essentiels reste le même que chez les animaux terrestres. Toutefois, les poissons sont caractérisés par un besoin alimentaire en protéines bien plus élevé que ces derniers en raison de l’utilisation préférentielle des acides aminés pour la fourniture d’énergie. En effet, contrairement aux animaux terrestres, ils utilisent plutôt mal les glucides complexes comme source d’énergie. Cette participation importante des protéines à la fourniture d’énergie, par l’intermédiaire des acides aminés, a des répercutions importantes sur le métabolisme d’excrétion azoté et sur l’environnement puisque le principal produit métabolique de l’oxydation des acides aminés est l’ammoniaque. Malgré ce besoin important, le poisson reste tout de même un très bon transformateur de l’aliment ingéré.
Le besoin en protéines alimentaires peut varier significativement d’une espèce à l’autre. Ainsi, les espèces à tendance végétarienne ou omnivore ont un besoin faible à moyen (25-30% de l’aliment) tandis que les espèces carnivores manifestent un besoin bien plus important (plus de 50% de l’aliment pour certaines espèces). Les besoins varient également en fonction du stade d’élevage. Une larve aura des besoins en protéines plus importants qu’un jeune ou un adulte. Chez le discus juvénile, il à été estimé à 45% (Chong et al. , 2000). Notez que le mucus parental, dont se nourrissent ses larves, contient 73% de protéines (Chong et al. , 2005).
Si la quantité de protéines présentes dans l’aliment à beaucoup d’importance, il en est de même pour leur qualité. En effet, notamment pour les poissons carnivores, il est déconseillé de distribuer des quantités trop importantes de protéines végétales. Celles ci contiennent des taux de protéines bien plus faibles que les besoins des poissons, leur profil en acides aminés est souvent carencé en un ou plusieurs acides aminés par rapport à leurs besoins et elles contiennent des facteurs anti-nutritionnels et éléments non digestibles (polysaccharides complexes notamment).
Plusieurs études ont montré que la distribution à des poissons d’un aliment à base de matières premières d’origine végétale pouvait entraîner une augmentation de la production d’ammoniaque par rapport à un aliment à base de farines de poissons en raison d’une mauvaise utilisation des protéines de l’aliment (Notez l’impact important de la formulation de l’aliment sur la charge azotée du milieu d’élevage). Il faut également prendre en considération que la croissance peut être significativement réduite si des quantités trop importantes de protéines végétales sont incorporées dans l’aliment.
Il a été montré chez le discus que le soja et de blé avaient des effets négatifs sur ses enzymes digestives et que leur taux d’incorporation dans les formules alimentaires devait rester limité (Chong et al. , 2002 ; 2003). Il est conseillé de ne pas introduire plus de 25% de protéines végétales par rapport aux protéines totales de l’aliment.
Il est donc préférable d’utiliser principalement des protéines animales. Le cœur de bœuf a depuis longtemps prouvé sa valeur, Chong et al. (2002) ayant montré chez le discus que c’était une matière première très digestible. Son taux de protéines se situe entre 15 et 20% et le taux de lipides est inférieur à 5%. Ces valeurs auront un impact important sur la formulation de l’aliment et par conséquent sur la gestion de l’alimentation (sujet qui sera abordé plus bas), car les recettes « maison » présentent un taux de protéines inférieur aux besoins alimentaires du discus. Les poissons maigres représentent également une matière première de choix pour son alimentation. Comme pour le cœur de bœuf, leur seul inconvénient peut être la faible teneur en protéines par rapport aux besoins élevés du discus. Les farines de poissons restent une excellente source de protéines (teneur supérieure à 60%) mais elles sont moins faciles à se procurer. La solution la plus accessible pour faire augmenter le taux de protéines des recettes maison est d’incorporer au mélange des aliments secs spécialement formulés pour les discus. Vous apporterez ainsi également bien d’autres macro et micro nutriments indispensables.


Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ Miseenplaque2dp
Il faut veiller à éliminer le maximum d'air lors de la mise en sac (Photo Guillaume)

Lipides

L’apport lipidique est bien sûr très important pour la fourniture des acides gras essentiels à l’organisme mais également pour assurer des fonctions métaboliques importantes (structures des membranes cellulaires, absorption des vitamines et des caroténoïdes, synthèse de molécules à caractère hormonal…). Les animaux aquatiques se différencient des animaux terrestres par un besoin en acides gras n-3 plus important. Chez de nombreuses espèces, le profil en acides gras du poisson est en étroite corrélation avec celui de l’aliment.
Les lipides sont également efficacement utilisés comme source d’énergie chez les poissons mais de façon très hétérogène suivant les espèces. Des études ont montré chez plusieurs téléostéens (nombreux salmonidés, poisson-chat, plie...) que leur capacité à utiliser les protéines comme fournisseur d’énergie dépendait du niveau de lipides ingérés. Un aliment riche en lipides permettra une meilleure utilisation des protéines pour la croissance tandis que les lipides seront utilisés comme substrat énergétique. C’est la notion d’épargne protéique par les lipides, qui a comme conséquence directe de réduire les rejets azotés. On trouve ainsi des aliments pour saumons avec des taux de lipides de l’ordre de 30% voire plus. D’autres espèces de poissons (certains poissons marins en particulier) n’ont pas cette capacité et les taux alimentaires dépassent rarement 12 à 15% sous peine d’un engraissement important du poisson.
Une carence en lipides entraîne une baisse des performances de croissance. Chez les reproducteurs, elle peut entraîner une baisse significative du taux d’ovocytes produits, du taux de fertilisation et du taux d’éclosion ainsi qu’une augmentation de larves malformées.
Un excès peut également avoir des effets néfastes sur la croissance et sur l’efficacité alimentaire. Il peut aussi entraîner un engraissement de l’animal.

Il est important de ne pas déséquilibrer le rapport protéines/lipides dans un aliment. Pour le discus, avec un taux de protéines proche de 50% dans un aliment sec, il est possible de monter le taux de lipides à 15%. Pour des taux de protéines inférieurs ou proches de 20%, ce qui est le cas de la plupart des pâtées « maison », il est préférable de rester sous les 10% de lipides.


Glucides (hydrates de carbones)

Tandis que, chez les mammifères, les glucides alimentaires vont d’abord venir entretenir la réserve de glycogène, un excès de glucides étant ensuite converti en lipides, les glucides d’origine alimentaire sont très mal utilisés par les poissons et sont très difficilement incorporés au niveau du stock hépatique de glycogène ou du glucose sanguin.
L’alimentation naturelle du poisson est pauvre en glucides ce qui explique que le poisson valorise mal ce macronutriment. Toutefois, bien qu’ils ne soient pas indispensables dans l’alimentation des poissons, leur apport dans l’aliment peut être intéressant notamment en favorisant l’utilisation protéique. Les poissons omnivores semblent mieux utiliser les glucides que les poissons strictement carnivores. Il existe donc, encore une fois, une variabilité interspécifique importante à ce niveau.
Les glucides complexes leur sont difficilement digestibles et, si les niveaux d’incorporation deviennent trop élevés, des intolérances peuvent être observées. Même lorsque ceux ci sont digérés, le glucose formé est difficilement métabolisable. En effet, le poisson se caractérise par une hyperglycémie très marquée et prolongée après un repas riche en glucose, témoignant une grande difficulté de contrôle de la glycémie.
Malgré tout, la digestibilité des glucides peut être favorisée par une gélatinisation des amidons préalablement à l’incorporation ou pendant le process de l’aliment. Ainsi, il est préférable de faire subir un traitement thermique aux céréales (blé, soja…) ou protéagineux (pois) pour une utilisation dans les aliments destinés aux poissons.

Nutrition vitaminique

Il existe peu de différences quant aux besoins alimentaires qualitatifs en vitamines entre les animaux terrestres et les poissons. Seules deux vitamines ou « quasi-vitamines » (car insuffisamment synthétisées par ces derniers) pourraient avoir une plus grande importance chez le poisson : la choline et l’inositol.
Il existe peu de données sur les besoins alimentaires quantitatifs en vitamines chez le poisson, la majorité étant issue de travaux menés chez les salmonidés. Les données sont rares pour les autres espèces, et la vitamine C a fait l’objet de la plupart des études.
Les besoins ont donc été estimés avec une marge d’erreur confortable et ne tiennent pas compte des teneurs en vitamines des matières premières. Dans les aliments formulés, toutes les vitamines sont incorporées car toutes indispensables, d’autant qu’il existe des phénomènes de vicariance entre certaines d’entre elles. Lors de la formulation d’aliment (sec ou humide), il est préférable d’en ajouter systématiquement et qu’elles soient toutes représentées. Les poissons ne s’en porteront que mieux.
Voici un exemple des niveaux recommandés dans les aliments destinés aux poissons pour assurer une croissance optimale et prévenir des symptômes de carence (en mg/kg d’aliment sauf noté) : rétinol (vitamine A) 2500 UI ; cholécalciférol (vitamine D) 2400 UI ; acide ascorbique (vitamine C) 50 ; tocophérols (vitamine E) 50 ; ménadione (vitamine K) 10 ; thiamine (vitamine B1) 1 ; riboflavine (vitamine B2) 4 ; pyridoxine (vitamine B6) 3 ; pantothénate de calcium (vitamine PP) 20 ; cobalamines (vitamine B12) 0.01 ; niacine (vitamine PP) 10 ; biotine (vitamine B8 ) 0.15 ; acide folique (vitamine B9) 1 ; choline 1000 ; inositol 300.
Vous remarquerez que la valeur la plus faible apparaît pour la vitamine B12. Clairement, c’est la vitamine pour laquelle on observe le moins de phénomènes de carence. D’autant moins si l’aliment contient des protéines animales. Il est donc inutile d’en rajouter des quantités importantes dans les aliments pour poissons.
Si les excès en vitamines du groupe B peuvent être facilement éliminés par les urines, des effets néfastes ont déjà été observés chez le poisson pour les vitamines K et A. Respectez donc les niveaux recommandés, le mieux est l’ennemi du bien.

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Un grand nom de la nourriture sèche qui doit constituer une base dans l'alimentation du discus (Phtos Schermack)

Citation :
Cas de la vitamine C

Chez le poisson, la vitamine C apparaît comme particulièrement importante, notamment pour son rôle antioxydant. La vitamine C joue également plusieurs rôles de premier plan notamment dans la synthèse du collagène, protéine structurale, et au niveau du système immunitaire.

S’il a été montré chez de nombreuses espèces de poissons que les besoins alimentaires en vitamine C apparaissent faibles pour satisfaire les besoins de croissance et éviter l’apparition de symptômes de carence, ces mêmes besoins sont bien plus importants pour saturer les réserves hépatiques en vitamine C. Pour exemple, chez le scalaire, le besoin en vitamine C recommandé pour assurer un stockage hépatique maximal est de 360 mg/kg d’aliment soit bien au-dessus des niveaux recommandés pour la croissance (Blom et Dabrowski, 2000). Ce dernier point ne doit pas être négligé au regard de l’importance de cette vitamine au niveau du système immunitaire et dans la résistance au stress. En effet, il a été prouvé chez plusieurs espèces d’intérêt aquacole qu’il existait une mobilisation importance des réserves hépatiques en vitamine C lorsque les poissons étaient soumis à des challenges (stress hypoxique, infection bactérienne, …) et que les poissons nourris avec des taux élevés en vitamine C étaient plus résistants. Les guppies supportent ainsi beaucoup mieux les chocs osmotiques lorsqu’ils sont nourris avec des taux élevés de vitamine C (Lim et al. , 2002).

Il est donc vivement conseillé chez les poissons (et donc le discus) de saturer les réserves hépatiques en vitamine C, pour les jeunes, les adultes et les reproducteurs. Notez qu’il existe une relation entre les niveaux de vitamine C dans la nourriture et les niveaux de cette même vitamine dans les ovocytes. Il est recommandé d’augmenter la valeur citée plus haut concernant la vitamine C à 250mg/kg d’aliment. N’utilisez que des formes stables de vitamine C (les formes polyphosphate ou monophosphate), les formes cristallines étant très instables et par conséquent de durée de vie très courte. En général, les formes stables ne sont pas à 100% de pureté mais à 25%, 35% ou proche de 50%, cela sous-entend qu’il faut en rajouter : 250mg / % d’activité, par kg d’aliment.

La plupart des vitamines sont peu stables à la lumière, à la chaleur, à l’oxydation, à l’humidité, …il faut donc accorder une attention particulière à la conservation de vos aliments et mélanges vitaminiques. Les vitamines contenues dans les matières premières se dégradent beaucoup plus vite que les vitamines de synthèse. L’intérêt d’utiliser ces dernières apparaît donc évident.

Il est inutile d’ajouter des vitamines dans l’eau. Pour les raisons de stabilité évoquées ci-dessus, leur durée de vie sera vraiment très faible et l’absorption par le poisson sera négligeable par rapport aux apports alimentaires.


Nutrition minérale

La nutrition minérale est un des domaines qui a été le moins étudié chez le poisson. En effet, leurs besoins alimentaires sont difficiles à estimer, le poisson étant capable d’absorber des minéraux à partir de l’eau. Aujourd’hui, il est impossible de dire si l’absorption des minéraux à partir de l’eau est plus importante que l’absorption à partir de la nourriture.
Les niveaux de minéraux présents dans l’aliment deviennent importants lorsque le poisson est élevé dans des eaux très douces ce qui est souvent le cas des discus. Une nourriture équilibrée en minéraux et autres nutriments permettra aux alevins et juvéniles de grossir convenablement dans ce type d’eau. Le choix de faire grossir les discus en eau dure à moyennement dure pourrait permettre d’être moins regardant sur la composition en minéraux de l’aliment. Mais il ne faut pas oublier que le poisson ne peut couvrir ses besoins uniquement à partir de l’eau. Une nourriture équilibrée en minéraux reste donc un gage de sûreté.


Alimentation des poissons


Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ P10102369ut
Les artémias constituent un incoontournable de l'alimentation des Symphysodons spécialement quand il s'agit de l'élevage des alevins avec les nauplies. (Photo Schermack)

Une bonne connaissance de la composition des aliments utilisés couplée à une bonne gestion de l’alimentation sont l’assurance de performances de croissance optimales et d’un élevage de qualité (si la qualité du milieu est assurée bien sûr).
L’éleveur doit ajuster au mieux la quantité d’aliment distribué en fonction des besoins du poisson. C’est le rationnement alimentaire.

Ce dernier tient compte de :

- la formulation de l’aliment : niveau d’énergie, taux de protéines...

- la taille des poissons : le rationnement est très élevé chez les larves et diminue ensuite avec l’âge du poisson.

- Les paramètres d’élevage :

o Température : les poissons ont une température optimale d’élevage. Les besoins énergétiques augmentent avec la température jusqu’à un optimum thermique.

o Concentration en oxygène de l’eau : La consommation en oxygène d’un poisson est directement liée à la quantité d’aliment ingéré. Plus le niveau d’oxygène est élevé, plus l’utilisation de l’aliment est efficace.

o Autres : Notamment tous ceux limitant la disponibilité de l’oxygène au niveau des branchies (nitrites, ammoniaque, matières en suspension, parasites, …)

Mais par-dessus tout, notamment chez le discus qui fait l’objet d’une sélection génétique intensive depuis de nombreuses années, c’est le potentiel génétique de croissance qui va déterminer les besoins nutritionnels et par conséquent le rationnement alimentaire. En effet, les discus atteignant 20cm en un an n’auront pas les mêmes besoins journaliers que ceux atteignant 15cm. Il est donc difficile d’établir des règles étant donné la diversité des souches nageant dans nos aquariums.

Le choix de la ration alimentaire peut être basé sur deux critères de réponse:

- la croissance maximale

- l’efficacité alimentaire maximale, à savoir l’obtention du meilleur rapport « gain de poids par unité d’aliment ingéré ».

Dans le cas de l’élevage de discus, on cherche le plus souvent à atteindre le premier paramètre et ce, grâce à l’utilisation d’un taux de rationnement élevé basé sur l’alimentation des poissons à satiété.

Il faut savoir que l’alimentation à satiété:

- implique un surcoût alimentaire, mais qui à l’échelle de l’éleveur amateur a peu d’importance

- augmente les risques de gaspillage et, donc, de pollution des bassins.


Alimentation à satiété

Cette méthode d’alimentation est fortement basée sur l’étude du comportement du poisson. Théoriquement, cela consiste à distribuer au poisson, à la main, la quantité maximale d’aliment qu’il est susceptible d’ingérer, jusqu’à l’observation du premier refus. Sur un repas, on observe une satiété momentanée, mais il faut un nombre suffisamment important de repas pour atteindre la satiété réelle sur la journée, nombre de repas qui sera dépendant de la formulation de l’aliment, de la taille et de l’espèce du poisson élevé, mais également de la température.

Pour anecdote, il existe une autre méthode de distribution pour atteindre la satiété mais qui n’est utilisée que dans les fermes d’élevage aquacole. Elle met en jeu l’utilisation d’un distributeur « libre-service », commandé généralement par une tige placée dans l’eau qui va être sollicitée par le poisson voulant recevoir une dose d’aliment. Cette méthode permet au poisson de se nourrir selon son propre rythme alimentaire.

Ne pas oublier que la méthode d’alimentation à satiété nécessite un contrôle important du milieu d’élevage par l’éleveur car le gaspillage est fréquent.


Régulation de la quantité d’aliment ingéré

Comme chez les animaux terrestres, la quantité d’aliment ingéré est fortement dépendante du niveau d’énergie des aliments. Toutefois, à taux d’énergie équivalent, la régulation pourra se faire en fonction du taux de protéines alimentaires. Et, plus encore, certaines espèces de poissons, sont capables, à taux de protéines et d’énergie alimentaire équivalents de faire la différence entre des aliments contenant des taux différents en un seul acide aminé.

Généralement, en aquaculture, l’éleveur se préoccupe uniquement du taux de rationnement et non de la formule alimentaire car il achète un aliment adapté aux besoins nutritionnels de l’espèce concernée sur son élevage. Pour le cas de l’éleveur de discus amateur, il n’y a pas de règles aussi simples, car chaque éleveur a des recettes alimentaires différentes et doit donc avoir des méthodes de nourrissage différentes. Certains ne vont donner que de la pâtée maison, d’autres distribueront un mélange granulé/pâtée, d’autres que du granulé et d’autres que de la nourriture congelée du commerce. De ce fait, le nombre de repas et la quantité distribuée devront être ajustés en conséquence.
Point très important : il faut savoir qu’avec une utilisation d’un aliment peu énergétique (donc contenant sans doute peu de protéines et de lipides), la quantité d’aliment qui va être ingéré sera limitée par le volume gastrique du poisson et l’animal pourra ne pas avoir ingéré, après ces X repas de la journée, l’énergie suffisante pour atteindre des performances maximales en terme de croissance. Pour exemple, un éleveur ne donnant que de la nourriture congelée du commerce (vers de vase, artémias…) ne parviendra que difficilement à obtenir des performances de croissance optimale, ou alors au prix de nombreuses distributions de nourriture et d’un coût de production très important. Privilégiez donc les aliments riches en énergie et en protéines pour la croissance des alevins, juvéniles et sub-adultes.
A l’inverse, dans le cas de l’utilisation d’un aliment très riche, notamment dans le cas d’une utilisation de matières premières riches en matières grasses (ex : utilisation de poissons gras), l’animal peut très bien dépasser ses besoins. Dans ce cas, l’excédent consommé sera stocké sous forme de graisse et l’excrétion ammoniacale pourra augmenter.


Pratiques de nourrissage

Selon l’âge des poissons, la fréquence et la nature de l’aliment seront différentes.
En théorie, il devrait exister plusieurs compositions d‘aliments au cours de l’élevage. Le taux de protéines des aliments doit être très élevé lors des premiers stades (> à 50% voire 60%) pour diminuer progressivement ensuite en se maintenant autour des 40-45% qui semble être une valeur optimale.

Selon le type de nourriture donné aux poissons, la distribution de l’aliment pourra se faire à la main et/ou à l’aide d’un distributeur.
Voici un exemple de séquence alimentaire pour un cycle d’élevage de discus :
Poissons de 7 jours à 15-20 jours isolés des parents : nourriture quasi exclusive à base artémias. Distribution le plus possible par jour (au moins supérieures à 5). Le besoin en énergie et protéines des jeunes poissons est très élevé compte tenu de leur taux de croissance élevé. Le temps de transit des artémias dans le tube digestif est très court donc multipliez les repas. Evitez les protéines complexes, surtout les protéines végétales, durant cette période. En effet, les fonctions digestives ne sont pas toutes différenciées. De l’aliment sec en poudre peut être distribué mais en petites quantités, c’est une nourriture très polluante.


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Instalation permetant une éclosion optimale des cystes d'artémias, chez Simon (Photo Schermack)

Citation :
Sevrage et grossissement



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Le mixage des ingrédients doit donner une patée homogène (Photo Guillaume)




Les pâtées doivent être très riches en protéines. Leur taux de protéines peut être augmenté en y ajoutant des aliments composés finement broyés. Les levures sont également riches en protéines et nucléotides mais ne pas en abuser tout de même (max 10%).
Le nombre de distributions dépendra de la richesse de l’aliment mais doit rester le plus élevé possible. Si vous choisissez la distribution d’aliment sec, commencez le matin par celui-ci et par en mettre un peu sur distributeur durant la journée. Dès que vos poissons acceptent le granulé, n’hésitez pas à l’utiliser comme source principale de nourriture avec en complément de la pâtée maison. Pour cette période de grossissement, il est déconseillé de distribuer exclusivement de la nourriture congelée du commerce car elle n’est pas assez riche. Pour exemple, avec des taux de protéines moyens de 5 à 10% dans les cubes de vers de vase, artémias, etc…, vous devrez distribuer 5 à 10 fois plus souvent de nourriture pour atteindre le niveau d’énergie obtenue par la distribution d’un aliment sec à 50% de protéines. Cela multipliera d’autant plus le nombre de siphonages de l’aliment non ingéré.
Lors de l’utilisation d’aliments peu énergétiques, le poisson aura tendance à ingérer des quantités très importantes d’aliments à chaque repas pour satisfaire ces besoins énergétiques. Il est préférable de multiplier les repas plutôt que de donner des quantités très importantes en deux ou trois fois. L’utilisation de l’aliment sera plus efficace et la demande en oxygène après chaque repas, moins importante.
Concernant le choix de l’aliment sec à privilégier, préférez donc les mélanges « spécial discus ». Si vous vous orientez vers les paillettes, vérifiez bien la composition au dos des boîtes : privilégiez les teneurs élevées en protéines et évitez les teneurs élevées en matières premières d’origine végétale. C’est avec l’expérience que vous vous orienterez vers une formule plutôt qu’une autre.

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Les ingrédients nécéssaires à la préparation de la patée maison. (Photo Schermack)


Adultes

Le nombre de repas peut être réduit chez les adultes. Il peut être unique si du granulé est distribué ou égal à deux ou trois si vous nourrissez vos poissons avec du congelé ou de la pâtée « maison ». L’idéal est une combinaison des deux avec deux repas par jour. Une cure de vitamines de temps en temps ne fera pas de mal (quelques gouttes sur du granulé sec).
Les adultes hors période de reproduction peuvent être rationnés sans problème, c’est même conseillé. Leurs besoins énergétiques sont bien plus faibles que pour des jeunes ou des reproducteurs mais ils ont tendance à se nourrir au-delà de leurs besoins.


Reproducteurs

Privilégiez une nourriture riche car la gamétogenèse est très gourmande en énergie surtout pour les femelles. De plus, de la qualité des ovocytes sera dépendante la qualité de vos larves. Donc les valeurs sûres sont un taux de protéines élevé, un profil en acides gras équilibré (un peu d’huile de poissons ou de saumon sur du granulé sec est conseillé) et encore une fois ne négligez pas les vitamines.


Conclusion

Formulez et nourrissez intelligemment. Retenez que le nombre de nourrissage est aussi fonction de la formulation de l’aliment.
Un aliment équilibré, riche en protéines, en énergie et en vitamines (notamment en vitamine C) vous permettra d’atteindre des performances de croissance optimales, d’obtenir des pontes de qualité et augmentera la résistance au stress et aux maladies de vos poissons.
Enfin, observez leur comportement, il vous donnera des indications précieuses sur ces besoins métaboliques.
L’expérience et le « sens » de l’élevage sont des facteurs importants dans la conduite d’une telle entreprise.



Rédigé par Apisto pour Discus-scientifique



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Le commerce offre maintenant une grande variétés d'aliments congelés (Photo Régine)


Bibliographie

Kenny Chong, Tham Sock Yim, John Foo, Lam Toong Jin and Alexander Chong, 2005. Characterisation of proteins in epidermal mucus of discus fish (Symphysodon spp.) during parental phase. Aquaculture, In Press.

Alexander Chong, Roshada Hashim and Ahyaudin bin Ali, 2003. Assessment of soybean meal in diets for discus (Symphysodon aequifasciata HECKEL) farming through a fishmeal replacement study. Aquaculture Research 34, pp 913.

Lim, L.C., Dhert, P., Chen, W.Y., Dermaux, V., Nelis, H., Sorgeloos, P. 2002 Enhancement of stress resistance of guppy (Poecilia reticulata) through feeding with vitamin C supplement. J. World Aquac. Soc., 33(1): 32-40.

Alexander Chong, Roshada Hashim, and Ahyaudin bin Ali, 2002. Assessment of dry matter and protein digestibilities of selected raw ingredients by discus fish
Symphysodonaequifasciata) using in vivo and in vitro methods. Aquaculture Nutrition 8, 229-238.

Alexander Chong, Roshada Hashim, Ahyaudin Bin Ali, 2002. Inhibition of protease activities in discus Symphysodon spp. by three plant meals. Aquaculture International 10, pp 433 – 441.

Alexander Chong, Roshada Hashim, Ahyaudin Bin Ali, 2000. Dietary protein requirements for discus (Symphysodon spp.). Aquaculture Nutrition 6, pp 275-278.

Blom, J.H. and K. Dabrowski. 2000. Vitamin C requirements of the angelfish Pterophylum scalare. J. World Aquac. Soc. 31:115-118.

Pannevis, M.C., and Earle, K.E., 1994. Maintenance energy requirement of five popular species of ornamental fish. Journal of Nutrition 124, 2616S-2618S.

Pannevis, M.C., 1993. Nutrition of ornamental fish. In: Burger, I. (ed.) The Waltham Book of Companion Animal Nutrition. Pergamon Press, Oxford, pp. 85-96.

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MessageSujet: Re: Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ   Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ EmptyVen 18 Déc 2009 - 20:33

Salut,

c'est à travers ces infos d'ailleurs reprises lors de la rencontre organisée à l'époque par DS, qu'Apisto a renforcé ma conviction de n'utiliser que des granulés discus. En effet ces derniers correspondent bien aux besoins de nos poissons. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils sont faits.
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soso83

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soso83


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MessageSujet: Re: Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ   Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ EmptyVen 18 Déc 2009 - 20:35

Exactement! Wink

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romrom

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MessageSujet: Re: Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ   Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ EmptyMar 21 Déc 2010 - 23:53

Très intéressant. Nutrition et alimentation des poissons par APISTO pour DS et TJ 593891
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